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Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada

Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada

Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada
Salle contenant des dizaines de métiers à tisser, des colonnes, des néons, des tuyaux et quelques travailleurs debout.

La Montreal Cotton

Tisserands à l’œuvre à la Montreal Cotton, vers 1950. (détail) Collection Suzanne Ménard.

La Montreal Cotton

Un monde anglophone

Les employés immigrants arrivant à la Montreal Cotton proviennent principalement de l’Angleterre, de l’Écosse et de l’Irlande. Les filatures de coton ont vu le jour en Angleterre. De nombreuses techniques et machines y avaient été développées. On y avait aussi établi des écoles de métier. C’est pourquoi la compagnie recrute les anglophones des Iles Britanniques parce qu’ils possèdent l’expérience et les qualités pour assurer la gestion et faire fonctionner les machines de l’usine, alors que les Canadiens-français constituent une bonne main-d’œuvre travaillante. Fait non négligeable, les investisseurs pratiquent le favoritisme culturel et procurent les emplois de direction et ceux qui payent le mieux à leurs compatriotes.

Si tous les cadres ou presque sont anglophones et ne parlent que l’anglais, ce ne sont pas tous les anglophones qui sont cadres. Un certain nombre occupe des emplois dans les usines à titre de fileur, de tisserand ou de mécanicien. Toutefois, ils se mélangent rarement à la population francophone locale. Cette situation crée des tensions et quelquefois des confrontations entre plus jeunes, mais en général chacun reste de son côté et s’ignore.

Salle contenant des dizaines de métiers à tisser, des colonnes, des néons, des tuyaux et quelques travailleurs debout.

Tisserands à l’œuvre à la Montreal Cotton, vers 1950.
Collection Suzanne Ménard.

La langue de travail est fortement dominée par l’anglais que l’on tente de franciser. On incorpore directement dans le vocabulaire le nom des machines comme la «strapeuse» (machine qui ferme les boites de marchandises) ou encore l’action, telle «wivé» qui signifie «weave» ou «tisser». On contracte des mots tels que «factory» («factri»), «Empire» («l’empy»), ou «Dominion Textile» («Dompi») pour parler de son lieu de travail.

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