Introduction
L’industrie du coton est née de l’ingéniosité et des grands capitaux Britanniques. Pendant longtemps, le coton est importé de Grande-Bretagne et des États-Unis. La Guerre de Sécession, chez nos voisins du Sud, freine la production de coton et entraîne une frénésie de construction d’usines de textile au Canada, lesquelles favorisent la croissance rapide de l’industrie du coton au pays. Elles se concentrent au Nouveau-Brunswick, en Ontario et spécifiquement au Québec où les conditions sont extrêmement favorables à l’industrie légère.
Cette vague de construction commence dans les années 1870 à la suite de la hausse des droits de douane sur les produits textiles importés. Dix ans plus tard, les investisseurs réussissent par des ententes à favoriser la diversification de la production et ainsi limiter la surproduction. Mais la difficulté de maintenir ces accords force deux industriels montréalais à prendre le contrôle du textile. Ils achètent plusieurs usines. Andrew Frederick Gault et David Morrice disposent d’énormes ressources financières. C’est ainsi que la plupart des usines de textile se retrouvent dans un rayon de 160 kilomètres de Montréal. Leurs usines bénéficient d’une main-d’œuvre en abondance. La proximité des marchés et de l’accès au chemin de fer favorise la stabilité et la force de leurs entreprises jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. Grâce à la protection tarifaire et l’injection de grands capitaux, l’industrie du textile devient l’une des plus grandes et des plus prospères au Canada. Le secteur du textile fournit du travail à des milliers de personnes particulièrement aux femmes et aux enfants. C’est dans ce contexte que s’implante la Montreal Cotton Company à Salaberry-de-Valleyfield. Surnommée Forteresse du Canada, cette usine de coton sera la plus grande au pays pendant près d’un siècle.