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Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada

Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada

Salaberry-de-Valleyfield - Au coeur de l’histoire industrielle du Canada
Une jeune femme devant une machine de filage à gauche et à droite un alignement de machines de filage.

La Montreal Cotton

Enfant travaillant en usine, Winchendon, Massachusetts, septembre 1911. (détail) Library of Congress.

La Montreal Cotton

Les conditions de travail

En ces débuts d’industrialisation, ce sont les filatures qui établissent les salaires et les horaires de travail. Pendant de nombreuses années, les enfants travaillent près de leurs parents et l’employé est formé sur le tas. Les travailleurs passent ensemble entre 8 et 12 heures par jour. À une certaine époque, c’est 50 % de la population de Salaberry-de-Valleyfield qui travaille à la Montreal Cotton.

Les industries lainières et cotonnières sont les premières au Canada à employer des jeunes femmes et des adolescents. Au Canada, ils occupent la plus grande proportion d’ouvriers dans l’industrie du textile. À la fin du 19e siècle, une loi interdit aux garçons de moins de 12 ans et aux filles de moins de 14 ans de travailler. Près de 20 % des salariés dans les filatures ont entre 12 et 24 ans. Plusieurs parents modifient les actes de naissance et profitent ainsi d’un salaire supplémentaire.

En plus d’endurer la chaleur, l’humidité et le bruit, les ouvriers gagnent beaucoup moins que les travailleurs des industries de l’imprimerie, de la chaussure et de la construction. À Montréal, au début du XXe siècle, un enfant gagne de 1.50 $ à 1.80 $ pour une semaine de 60 heures!

La production de coton à grande échelle nécessite une machinerie à la fine pointe de la technologie. Les machines exigeaient peu de force musculaire. Par conséquent, une grande proportion de femmes travaille dans le secteur du textile.

Une jeune femme devant une machine de filage à gauche et à droite un alignement de machines de filage.

Enfant travaillant en usine, Winchendon, Massachusetts, septembre 1911. Library of Congress.

Elles travaillent sur certaines machines comme les machines à tisser ou affectées à certaines tâches qui exigent vitesse et dextérité. Jusque dans les années 1950, plus de la moitié des femmes qui travaillent dans les moulins sont célibataires et sont âgées entre 20 et 34 ans.

Entrevue de Rollande Normandeau
Séquence vidéo
Téléchargez la séquence (format WebM / 12.1 Mo)

TRANSCRIPTION DE LA VIDÉO

Rollande Normandeau.

Question : Qu’est-ce qui était dur?

Rollande Normandeau : Tu es toujours debout, t'as pas de pause. Et moi quand j'ai travaillé ce n'était plus de six heures le matin à 6 heures le soir, ou sept heures le matin... moi c’était les trois "shifts" : 7 à 3, 3 à 11, 11 à 7. On n’arrêtait pas du tout, ni pour manger, on n'avait pas de demi-heure pour manger parce qu’il ne fallait pas que les machines arrêtent, on n’arrêtait pas du tout.

Question : Ça aurait été une perte de production pour la compagnie... mais il n'y avait pas une manière de se faire remplacer?

Rollande Normandeau : Non, il n’y avait pas de surplus [d’employés], comme dans des restaurants, il y a des remplaçantes... dans les magasins... mais à la manufacture il n'y avait pas de remplaçante.

Question : Une va en pause, l’autre prend la relève?

Rollande Normandeau : Il n'y avait pas de ça... Non. Fallait faire ça vite, même pour aller aux toilettes, à la course, parce que ça n'arrêtait pas.

Question : C’était stressant?

Rollande Normandeau : Oui, très stressant.

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